Il y a Majorité et Majorité

Alors que se profile le premier tour des élections législatives anticipées, le risque de vois le scrutin accoucher d'une assemblée encore plus disparate que la précédente émerge aussi. Sans compter les autres dangers corollaires dont l'isolement du Président de la République. Explications.

Dissoute à des fins de clarification du paysage politique hexagonal et parlementaire, avec concrètement comme objectif de conférer à la représentation nationale une majorité absolue, l'Assemblée attendue au soir du 7 juillet pourrait aussi ne pas répondre aux ambitions du Président de la République.


Pandore et le Cynisme

Ainsi, en tablant sur l'option que se dégage une majorité claire du scrutin à venir, c'est peut-être l'inverse qui se produira, à savoir une constellation de groupes parlementaires au nombre de députés insuffisant, ou à peine, pour voir l'un d'entre eux appelés à l'Hôtel de Matignon et constituer un Gouvernement aux pieds d'argile tant son avantage sera faible.

Cette situation qui n'a rien d'improbable serait un comble dans une Constitution, voulue en 1958 par le Général De Gaulle comme un système s'affranchissant de la loi des partis comme c'était le cas sous la Troisième et la Quatrième République.


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Fragilisation et Désorganisation

Ainsi, à défaut de stabilité recherchée, ce serait une Assemblée fragile et exposée à toutes les coalitions et alliances possibles qui naîtrait d'élections au final inutiles. Naturellement, rien ne prouve que ce scenario sera celui qui prévaudra au soir du second tour mais il doit néanmoins hanter l'esprit d'un Président de la République aujourd'hui aux abois.

Car le risque auquel s'expose aussi Emmanuel Macron est de se fragiliser lui-même. Non pas au point de devoir démissionner de ses fonctions mais d'être pris dans l'étau d'une cohabitation de plus en plus probable qui ferait de lui un supplétif la République gouvernant par ordonnances et non plus via un Gouvernement qui lui serait dévoué.


Rafah, Suite et Fin

Dernier élément auquel expose cette dissolution, passés la possibilité d'une assemblée encore plus désorganisée qu'elle ne l'est à ce jour et l'isolement du Président la République, la possibilité de voir s'instaurer en France un climat de défiance encore plus prononcé qu'il ne l'est à l'endroit de l'État et de ceux qui le servent.

Cette fracture sociale pour reprendre les termes de Jacques Chirac lors de la campagne électorale de 1955 (même si celle-ci ne reprenait pas exactement les éléments qui prévalent actuellement) pourrait donc aller en s'aggravant d'autant plus qu'elle scinderait le pays en plusieurs parties pour certaines prêtes ou capables de s'entendre à la marge, pour d'autres totalement irréconciliables.

De calcul politique de haute voltige, la dissolution pourrait se transformer en fiasco électoral pour le Président de la République et ce en raison d'une approche trop approximative ou mal documentée de l'opinion puisque près de 68 % des Français (Baromètre politique Ipsos - Le Point ; Décembre 2023) ont un avis défavorable du Chef de l'État.

In fine, quelque soit le scenario qui s'imposera au soir du 7 juillet, le Président Macron pourrait vraisemblablement, si ce n'est déjà pas le cas, se mordre les doigts d'avoir invoqué l'article 12 de la Constitution, celui de la dissolution.


Tensions Pacifiques

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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