Le Calice Jusqu’à la lie
- Details
- Category: France A&E, Lifestyle, Culture
- Published on Wednesday, 19 February 2025 10:14
- Written by Olivier Longhi
En mettant fin au multilatéralisme qui prévalait depuis 1945 et en rendant aux Européens, la responsabilité de leur propre sécurité, Donald Trump a posé les bases d'une nouvelle diplomatie mondiale : les Etats-Unis, la Chine, la Russie et les autres.
Humiliés, ridiculisés et infantilisés. Voilà les trois adjectifs qui peuvent qualifier les Européens au lendemain de la conférence de Munich où J.D Vance, le vice-président des Etats-Unis a posé sans forme ou précautions les termes des futures relations diplomatiques avec le vieux continent.
Rideau de fer et Zone Tampon
Désormais, les chancelleries de Paris, Berlin, Londres, Rome et consort devront compter sans les Etats-Unis pour assurer leur sécurité, renversant la table de quatre-vingt ans de multilatéralisme issu de la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs raisons expliquent cette attitude qui renvoie l'Europe au simple rang de préoccupation secondaire, voire de vase de mauvais goût dont on ne sait que faire et que l'on pose agacé en désespoir de cause sur un coin de meuble.
La première réside dans la volonté de Donald Trump de se défaire des obligations de l'ancien monde, de contraintes politiques, perçues par lui comme tel en tous cas, qui entraveraient la marche en avant des Etats-Unis. Réduit à un simple espace économique, un lieu d'échange commercial, l'Europe ne vaut pas plus au yeux de Donald Trump que l'importance que celui-ci entend lui donner : faible.
La Diplomatie du Risque
Négociations et Terres Rares
Deuxième raison, accélérer la résolution du problème ukrainien en échangeant directement avec les Russes afin de pouvoir se concentrer sur l'ennemi numéro des Etats-Unis, la Chine. Les négociations engagées avec Vladimir Poutine, sous les yeux ébahis d'Européens encore spectateurs de leur histoire, mettent en évidence la volonté du Président Trump de se défaire des chaînes de négociations à rallonge, et ce même si les dites négociations devaient offenser des Européens dépassés et sonnés par l'interventionnisme Trumpien et écarter des Ukrainiens instrumentalisés.
DeepSeek, l’Inconnue Venue de Chine
Dernière raison, la nécessité pour le locataire de la Maison Blanche de donner corps à ses promesses de campagne en désengageant au maximum les Etats-Unis des affaires internationales. Le règlement de la question ukrainienne ne sera naturellement pas exempte de retour sur investissement, Donald Trump entendant profiter des Terres rares ukrainiennes essentielles dans la fabrication des outils des nouvelles technologies si chères à Elon Musk, Mark Zuckerberg ou encore Jeff Bezos. En capitaliste qui se respecte, Donald Trump considère comme juste de tirer profit de toute opération, fut-elle politique ou financière.
Insignifiants et et Divisée
Quant aux effets collatéraux, ici la timide réaction des Européens contraints de trouver dans l'urgence une parade pour assurer une défense commune durable dans un monde en perpétuel mouvement, ils apparaissent à Donald Trump comme négligeables, voire insignifiants.
Longtemps pétrie d'une forme de suffisance issue de son histoire diplomatique, par certains aspects peu glorieuse par ailleurs, l'Europe se voit traitée à la hauteur de ce qu'elle est devenue à l'échelle internationale : un acteur parmi tant d'autres, dépassée par la lutte que se livrent désormais EtatsUnis, Russie et Chine. Dans un monde à nouveau polarisé, entre les trois géants cités précédemment, il devient très difficile pour le vieux continent non seulement de compter mais aussi d'exister.
Le Nouveau Président et Son Cortège
Partagée depuis trois ans sur la nature et la portée de l'aide à apporter à l'Ukraine, divisée sur l'entrée de cette dernière dans l'OTAN ou l'Union Européenne, les Continentaux ont laissé passer le train de la responsabilité pour en laisser la direction à d'autres, ici Donald Trump et Vladimir Poutine. Et rien ne laisse présager qu'ils accepteront de stopper le convoi pour que d'autres puissent monter à bord...
Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.