Feu sur la Démocratie
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- Category: France A&E, Lifestyle, Culture
- Published on Wednesday, 17 July 2024 09:24
- Written by Olivier Longhi
La tentative d'assassinat de Donald Trump ne serait-elle pas l'expression d'une dérive du débat démocratique au profit d'une violence nourrie de radicalité présente dans de nombreux discours politiques aux Etats-Unis comme ailleurs dans le monde. Essai d'explication.
Passée l'émotion multiforme qu'a suscité la tentative d'assassinat de l'ancien président des EtatsUnis, Donald Trump, il convient dès à présent, de s'interroger, certes sur les motivations du tireur, même si à cette heure celles-ci restent inconnues, floues a minima, mais aussi et avant tout sur ce qu'exprime ce geste dans un pays, où, rappelons-le, certains Etats autorisent l'achat et le port d'armes.
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Historiquement, Donald Trump n'est pas le premier président à avoir été la cible de coups de feu. Avant lui, Abraham Lincoln, John Fitzgerald Kennedy et Ronald Reagan ont tous trois fait l'objet de tentatives d'assassinat qui pour les deux premiers se sont soldées par leur mort respective. Il existe donc au sein de la première démocratie du monde un recours assez habituel aux armes pour éliminer le représentant de la dite démocratie.
Libre Circulation des Armes
Plusieurs raisons peuvent l'expliquer à commencer par la libre circulation des armes à feu accessibles y compris à des individus qui de toutes évidences, ne devraient entrer en contact avec eux. Ensuite, le poids et l'influence des réseaux sociaux, bercés de théories complotistes des plus farfelues aux plus dangereuses sans compter sur la capacité de ces derniers à attiser haines et rancoeurs chez des individus faiblement, voire jamais, exposés à des dialogues constructifs, réfléchis et doctement argumentés.
De L’expression à L’érosion
Dernier point, qui se pose en synthèse des deux premiers, le fait que désormais la confrontation entre deux partis politiques passerait par un affrontement physique et armé au prétexte que le discours porté par l'un serait incompatible avec celui porté par l'autre. La militarisation des échanges, qui de fait n'en sont plus, tendrait à remplacer la base de toute démocratie : le dialogue.
Ce qui peut être assimilé à une dérive plus qu'inquiétante menace ainsi de devenir la norme car dans d'autres pays, les violences ou les assassinats à l'encontre de représentants politiques se relèvent aussi.
Radicalité
Est-ce à dire que nos démocraties, déjà soumises à bien des écueils, devront intégrer cette violence comme constitutive à leur évolution ou, au contraire, un discours et un effort communs pour réhabiliter la notion d'échanges et de dialogue vont-ils émerger ?
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Il est à espérer que la seconde solution soit retenue mais il est vrai aussi que les discours de certains représentants politiques de par le monde se révèlent particulièrement violents, tant dans leur forme que dans leur fond, alimentant consciemment ou inconsciemment, une forme de colère et de fureur. Il ne s'agit naturellement en rien d'une généralité, mais la radicalité de certains discours peut nourrir des réflexes et des attitudes similaires à celles dont le candidat républicain a été victime.
In fine, la question qui se pose à nos démocraties s'avère simple : la radicalité a-t-elle sa place en politique ? Il appartiendra à chacun d'apporter sa propre réponse.
Il y a Majorité et Majorité
Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.