Cygne ou Vilain Petit Canard
- Details
- Category: France A&E, Lifestyle, Culture
- Published on Tuesday, 15 July 2025 12:15
- Written by Olivier Longhi
Longtemps perçu comme un pays instable et maladroitement géré, l'Italie de Georgia Meloni surprend nombre d'observateurs cependant peu regardant sur les dérives antidémocratiques d'un gouvernement aux tendances autoritaires. Analyse.
Et si l'Italie, longtemps l'enfant malade de l'Union européenne, en raison notamment d'une dette publique abyssale, était en passe de devenir le modèle à suivre ? Pour les investisseurs, la question ne se pose pas tant les résultats de l'économie transalpine sont remarqués et encouragent à l'optimisme.
La bonne Méthode...
A titre d'exemple, et sans tomber dans débats économico-financiers abscons, le taux des obligations d'État italiennes se rapprochent des taux des obligations d'État françaises ( ndlr : l'écart entre les taux cités à dix ans est tombé à 20 points de base seulement soit 0,2 %).
Il n'en faut pas plus à la planète finance pour applaudir la Première Ministre italienne, Georgia Meloni, issue des rangs de l'extrême droite italienne, post-fasciste, d'apparence policée mais toujours empreinte d'un autoritarisme sectaire sous-jacent.
Le Piège Refermé… ?
Dissolution et Expansion Européenne
Car c'est là que la bât blesse. Il semble que les milieux financiers soient à ce jour plus attirés par la stabilité, de façade à tout le moins, d'un régime aux penchants autoritaires, qui a su dompter Bruxelles en se présentant comme europhile mais sans excès, que par les atermoiements multiples et aux conséquences incertaines de démocraties anciennes et installées.
La dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron voilà un peu plus d'un an a jeté le trouble sur les attentes d'un pays, membre fondateur de l'Union Européenne, moteur de l'expansion européenne avec l'Allemagne, quand les dérives antidémocratiques de Georgia Meloni laissent de marbre chefs d'entreprise et investisseurs.
Si Puissant, si Faible
L'Histoire, qui sert souvent de référence pour éclairer le présent, regorge de cas où, afin de favoriser l'activité économique, donc la croissance, les milieux d'affaires n'ont pas hésité à pactiser avec le Diable. L'exemple le plus dramatique dans ses effets est la collusion entre les industriels allemands et le parti Nazi emmené par Adolf Hitler à l'orée des années trente.
Le Chancelier d'alors était parvenu à berner ses alliés pour finalement inverser la hiérarchie et passer du statut de dominé à celui de dominant. Certains jugeront l'analogie osée, voire anachronique mais elle a surtout vocation à alerter sur une réalité politique devenue aujourd'hui en Europe incontournable. Les régimes autoritaires séduisent non seulement les peuples, certains a minima, mais aussi les investisseurs et les milieux d'affaires, à savoir ceux qui détiennent le pouvoir économique et financier. Aussi, faut-il y voir un signal d'alarme ou une évolution économique comme la sphère éponyme en subit régulièrement ?
A Chacun Son Rôle
Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.