La Fuite en Avant

En menant une guerre sur deux fronts, Israël donne le sentiment que l'actuel conflit s'assimile plus à une fuite en avant sensée sauver Benyamin Netanyahou d'obscures affaires de financements que de la volonté de libérer les otages détenus depuis le 7 octobre dernier.

Au risque de surcroît de pousser le Liban dans la guerre civile. Certes les batailles menées par l'armée israélienne à Gaza ou au Sud-Liban, et à Beyrouth en particulier, se soldent pour l'heure par des victoires. Mais pour autant, Israël gagnera-t-elle la guerre qui l'oppose au Hamas et au Hezbollah, et donc par extension à l'Iran qui a juré la disparition de l'État hébreu ?


L'Homme Lige

A coup de bombardements massifs ou ciblés, en balayant d'un revers de main les victimes civiles libanaises ou gazaouis générées par ces mêmes bombardements au prétexte que la sécurité d'Israël passe avant tout autre considération, l'État hébreu et avec lui son Premier ministre Benyamin Netanyahou se donnent l'illusion d'une victoire proche contre des cellules terroristes qui il est vrai harcèlent les Israéliens depuis des années.

Conséquences et Violation

Conforté dans son action par les Etats-Unis pour des questions de politiques intérieures où la communauté juive joue un grand rôle dans les différentes élections présidentielles, Israël semble se moquer des conséquences de ces raids et assauts.


La Guerre sans Crainte

Première erreur tacitement cautionnée par l'Organisation des Nations Unies, la violation de l'espace et du sol gazaoui sous l'autorité de la représentation palestinienne à quoi s'ajoute aussi celle de l'espace et du sol libanais et ce en dépit de résolutions inefficaces. Deuxième erreur, et non des moindres, le fait de sous-estimer la montée en puissance des rancoeurs dans la jeunesse libanaise et gazaoui chiite devant ces bombardements meurtriers, rancoeurs qui constituent le premier moteur du fanatisme et du terrorisme des années à venir.

Embarqué dans une guerre personnelle qui ressemble plus à une fuite en avant qu'une confrontation légitime où les otages détenus depuis le 7 octobre 2023 ne semblent plus être la raison première de la guerre menée, Benyamin Netanyahou s'enferme tous les jours un peu plus dans une logique belliciste à laquelle seul lui et Tsahal seraient à même de donner un sens politique et militaire.


Beaucoup à Faire

Epée de Damoclès

Car ce conflit dévoile aussi les carences et dysfonctionnements d'un Etat, Israël, en situation de guerre larvée depuis 1948.

Cette démocratie, sur laquelle plane une éternelle épée de Damoclès au regard de sa situation géographique frontalière avec des pays arabes plus ou moins enclins à accepter sa présence, renvoie par son existence aux fautes impardonnables des nations européennes pendant la Seconde Guerre mondiale et la Déclaration Balfour de 1917 sans compter une histoire millénaire, terreau de sa naissance dans la douleur.

Ainsi, entre réalité contemporaine et géopolitique complexe et histoire ancienne ou plus récente, Israël vit certainement, et les nations qui l'entourent, à commencer par le si fragile Liban au bord de la guerre civile,une période, si ce n'est la plus sombre, de sa si courte et si longue histoire.


Les Caprices du Prince

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

Haute Tease