Du travail! Mais pourquoi?

Si la mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas, celle-ci pose aussi en filigrane le rapport que la société entretient avec la valeur travail et plus largement au sens donné à celle-ci ainsi qu'au travail en tant que tel.

Dire que l'opposition née de la réforme des retraites voulue par le Gouvernement est le fruit d'un rapport d'aliénation des Français au travail est devenu un lieu commun. Si bien qu'aujourd'hui d'autres raisons tendent à expliquer les tensions qui entourent la réforme actuellement examinée par le Sénat avant de retourner devant l'Assemblée nationale pour le vote d'adoption ou de rejet.


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Ces raisons liées à la volonté des salariés de pouvoir profiter de leur vieillesse et plus globalement de s'affranchir de toutes les obligations professionnelles sont naturellement légitimes et parfaitement audibles. Pour autant, elles occultent peut-être la raison ultime, à savoir que aliénant, le travail est aujourd'hui devenu pour beaucoup une souffrance tant à la fois physique que psychologique.

Nerveusement épuisant ou physiquement exigeant, le travail est désormais subi et non vécu, à des degrés divers selon le secteur d'activité dans lequel l'on évolue mais celui-ci reste malgré tout source de mal-être plus que de bonheur.


La Chine d’Après

Démographie et Compétition

Ainsi, nombreux sont celles et ceux à s'interroger sur la valeur travail, à savoir ce que le travail apporte, indépendamment de l'aspect financier, socialement et humainement au regard des concessions que celui-ci impose. Autre questionnement, implicite aussi, le sens que chacun cherche dans son travail ou le sens, en tant que tel, du travail effectué.


Penser La Paix, Éviter La Guerre

Le sujet, qui relève plus de la sociologie et de la psychologie, que d'un argument démographique, à la valeur technique pour ce dernier, franchit rapidement les frontières du débat classique et éculé posé par l'envie de profiter de sa vieillesse ou de s'exonérer des obligations professionnelles. Car comme toute société, le travail a aussi évolué et mûri au fil des siècles. La perception de celui-ci n'est plus nécessairement la même que celle qui prévalait il y a cinquante ou quarante ans.

Devenu souffrance, espace de compétition psychologiquement éprouvant, soumis à des cycles économiques où alternent plein emploi et chômage de masse, le travail est quasiment devenu le meilleur ennemi des salariés. Indispensable économiquement et financièrement, le travail s'avère aussi cruel et cannibale tant il est capable d'engloutir des individus contraints de s'y plier pour assurer leur survie.


De Global à Régional

Naturellement, une analyse plus fine des détracteurs de la réforme prouve que ce sont les catégories les plus exposées et les plus fragiles qui dénoncent en majorité le recul de l'âge de la retraite. Il serait difficile de les blâmer mais elles restent aussi un témoin de la nécessité de repenser le travail pour les années à venir. Doit il rester un vecteur de survie économique ou doit-il se muer en vecteur de lien social ?

Mais dans une société mondialisée où le libéralisme s'est imposé sans coup férir, imaginer une telle mutation reviendrait à changer non seulement la vocation première du travail mais aussi de modèle économique mondial. Et qui est prêt à cela ?

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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