Reconnaître pour Être Mieux vu

La reconnaissance de l'État palestinien par la France témoigne de la volonté de réinscrire l'Hexagone dans le jeu diplomatique mondial. Mais cette initiative isolée, bien que positive, n'augure en rien un changement de politique d'Israël à l'égard de la Bande de Gaza et des Etats-unis à celui d'Israël.

Après la décision d'Emmanuel Macron de reconnaître en Septembre, à l'ONU, l'État palestinien en tant que tel, voilà que, timidement certes, d'autres nations, telles que le Royaume-Uni et le Canada épousent ce processus de légitimation et de reconnaissance.


L’impuni

Irritante au plus haut point pour l'administration Trump, impensable pour l'État hébreu, cette décision vient surtout compenser l'inaction de la communauté internationale au regard de la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.

La question qui se pose alors est de savoir si cette reconnaissance apportera la paix dans une région bouleversée depuis des décennies ? Il est naturellement trop tôt pour le savoir mais il est certain que la reconnaissance de l'État palestinien va tendre plus encore les relations entre Israël et les pays ayant opté pour le choix de la légitimation.


Cygne ou Vilain Petit Canard

Hors du Champ des Nations

Bien que le niveau de tension à venir reste à établir, l'arbitre, ici les Etats-Unis, sera le seul maîtriser l'escalade ou la désescalade potentielle liée  à la reconnaissance. Israël qui compte depuis la fin des années soixante sur le soutien des Etats-Unis, d'ailleurs à l'initiative des Accords de Camp David (I et II), se voit, là, embarrassés par des alliés qui ne vont pas le sens escompté.

Car maintenir l'État palestinien hors du champ des nations reconnues permettait à Israël d'agir en toute impunité sur un sol qui ne disposait d'aucune légitimité territoriale, tout au plus celle que l'on lui prêtait non pas celle qui lui était officiellement reconnue via des frontières solennelles et arrêtées. La reconnaissance de l'État palestinien sollicite de fait le droit international, appelant celui-ci à poser les bases juridiques de la création d'un Etat comme ce fut le cas pour Israël en 1948.


La bonne Méthode...

Tensions Internes

Parallèlement, elle relance la question du droit d'ingérence qui jusqu'alors n'avait pas lieu d'être puisque l'État palestinien n'existait pas officiellement. Pour l'heure, cependant, l'Assemblée générale des Nations Unies n'a en rien reconnu l'État en question, l'ONU étant elle aussi traversée par de multiples tensions internes et autres influences diverses contradictoires à même de ralentir le processus de reconnaissance.

La décision française revêt donc à la lumière de ces éléments un aspect symbolique, destinée à redorer le blason d'une diplomatie hexagonale impuissante, peu influente, voire nullement, à l'échelle internationale car tenue par son allégeance plus ou moins officielle, visible ou invisible aux Etats-Unis. Reconnaître l'État palestinien ne peut donc pas relever d'une décision unique ou isolée mais d'une volonté collective, Israël et les Etats-Unis compris.


Le Piège Refermé… ?

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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