L’adage et le Président

Si le Président de la République n’est pas officiellement en campagne électorale, les voyages en régions débutés en donnent le sentiment. Mais, à un an de l’échéance, ce sont les échos de ces déplacements qui influenceront les derniers mois du quinquennat.

L’adage populaire le confirme : On est jamais si bien servi que par soi-même! C’est certainement ce que le Président macron s’est dit avant de se lancer dans son tour de France afin d’officiellement entendre et écouter les territoires ; officieusement aller prendre le pouls des régions quelques semaines avant les élections régionales et départementales et à quelques mois de l’élection présidentielles.


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Le Président de la République, soucieux de son image mais plus encore de son bilan alors que débute la dernière année de son quinquennat, semble ainsi tourner le dos aux traditionnels sondages. Ces derniers ne sont d’ailleurs ni accablants ni glorifiants pour le Chef de l’État. Ils sont une photo d’un échantillon de sondés interrogés via une question précise sensée refléter l’action de l’exécutif et la manière dont celle-ci est ressentie dans l’opinion.

Ainsi, dans une tradition très gaullienne à laquelle tous ses prédécesseurs ont cédé, Emmanuel Macron s’en va battre la campagne. Certes. Mais quels résultats en attendre?

Réformes, Opportunisme et Immobilisme

Si les échos de ces escapades régionales s’avèrent mauvais ou mitigés, il sera trop tard, au regard du temps restant avant l’élection de 2022, poser sur la table un lot de réformes susceptibles d’inverser le cours de la tendance avec, en plus, le risque quasi-certain, de se faire tancer par l’opposition et ses adversaires déclarés d’opportunisme.


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Si les échos s’avèrent en réalité plutôt positifs voire positifs, il conviendra alors de ne pas froisser une opinion versatile et susceptible. Voilà pourquoi aussi le très explosif dossier de réforme des retraites, promise en 2017, reste pour l’heure sur le bureau du Président, soigneusement rangée. Pour autant, n’est-il pas plus difficile, voire politiquement dangereux, pour le Président, dans le cas où son action recueillerait l’assentiment des Français, de céder à l’immobilisme pour à nouveau être la cible de l’opposition ?

C’est un choix cornélien qui peut potentiellement se présenter devant le Président de la République, partagé entre une action limitée mais ciblée et un immobilisme sécurisant mais facteur de critiques que d’aucuns jugeraient justifiées. L’exercice auquel se livre finalement le Président de République, rempli et transi de ferveur républicaine, ouvre cependant la boîte de Pandore car nul ne sait ce qui en sortira même si lui en a une image assezclaire.

Influence et Euphémisme

Affirmer que le locataire de l’Elysée y risque aujourd’hui son élection est infondé et prématuré mais avancer les échos de ce tour de France des régions aura une influence sur les onze mois à venir est incontestable.


Le Dernier Bastion De La Guerre Froide

Pour le résumer très schématiquement, la campagne présidentielle qu’ouvre Emmanuel Macron par ces premiers voyages en régions expose politiquement l’individu, ce qui est par ailleurs et très classiquement, le principe de toute campagne électorale. Et affirmer que celle-ci a un goût particulier, entre souvenir des Gilets jaunes et relents de pandémie, est un euphémisme tant le candidat-président part chargé d’un passif, pour le premier grossièrement réglé, pour le second encore trop récent pour faire l’objet d’un passage au crible de l’histoire.

De tous ces éléments et évènements, plus d’autres qui manquent ici à l’appel, Emmanuel Macron, en a produit une synthèse via laquelle il se présente comme le dénominateur commun, celui qui a su les résoudre, hier, comme aujourd’hui et évidemment, à ses yeux, comme demain. Car comme le dit l’adage populaire, encore un, qui veut voyager loin,…. (in Les Plaideurs, Jean Racine, 1668)


La Sécurité du Président

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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