Même aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, à quelques mois de l’élection présidentielle, deux prétendants semblent se détacher pour occuper la Maison Blanche. Mais sont-ils pour autant les meilleures représentants de leurs partis et ont-ils l’un et l’autre toutes les capacités pour siéger dans le bureau ovale.

Dans l’impasse car pour l’heure sans solution de substitution, le Parti Démocrate va vraisemblablement à nouveau se tourner vers Joe Biden pour affronter Donald Trump, candidat déclaré à un nouveau mandat au sein de la Maison Blanche. Or, la question qui se pose aujourd’hui au Parti démocrate est de savoir si ce choix se veut dicté par la nécessité, l’évidence ou le dépit ?


D’un Populisme à l’Autre

La question revêt tout son sens quand on analyse au plus près le bilan de la mandature de Joe Biden mais elle en revêt encore plus lorsque l’on s’interroge sur son âge et ses capacités cognitives. Reprenons dans l’ordre. Concernant la nécessité, il est apparaît évident qu’aucun candidat démocrate ne se pose à ce jour comme capable d’éluder Joe Biden, encore moins d’affronter l’ogre démagogue Trump.

L’évidence, elle, se veut plus nuancée car, à l’aune des arguments précédents, Joe Biden est le seul à présenter un bilan à la tête de la Maison Blanche et pour cause, il est le seul élu démocrate à avoir damé le pion à Donald Trump en novembre 2019. Reste la question du dépit. La pire qui soit car elle renvoie le candidat désigné à un rôle passif et non actif, choisi par défaut et non par conviction, à qui la défaite ne sera pas reprochée car intégrée dans le processus de désignation.


Alexei Navalny, Martyr Sans Echo

Interrogations et Crédibilité

Voilà donc une élection à venir (novembre 2024) au parfum certes de déjà vu mais surtout d’interrogation sur la vitalité de la démocratie nord-américaine et sa capacité à générer des acteurs politiques plus jeunes que les deux prétendants attendus et à même de mobiliser pleinement leurs camps respectifs.

Car si Donald Trump est loin de faire l’unanimité au sein des Républicains, il en est de même pour Joe Biden sur qui courent questions et commentaires sur sa santé globale. Les récentes pertes de mémoire lors de conférences de presse ou ses confusions sur les dirigeants des pays alliés sont autant d’éléments qui poussent électeurs et grands électeurs à s’interroger sur le candidat Biden.


D’Athènes à Mamoudzou

Certes. Mais qui alors pour le remplacer ? Kamala Harris, vice-présidente trop discrète pendant le mandat de Joe Biden, aurait pu, voire aurait dû, grandir dans l’ombre de son mentor afin de se positionner comme candidate crédible. Tel ne fut pas le cas, laissant la place nette à Joe Biden et à d’autres mais là encore, lesquels ?

Vu d’Europe, la situation est des plus paradoxales car si Joe Biden incarne tout ce qu’une majorité d’Européens apprécient en terme de progrès social, de coopération internationale, d’ouvertures au monde, la chevauchée empreinte de démagogie de Donald Trump stupéfie le Vieux Continent au regard de ce que fut le mandat du magnat de l’immobilier. Et à ce titre, toujours flanqué de cet étonnement, nombreux s’interrogent sur l’incapacité du Parti démocrate à présenter un ou plusieurs candidats susceptibles de concurrencer Joe Biden. Une conclusion semble alors s’imposer.


La Gauche! Quelle Gauche…?!

En Europe comme aux Etats-Unis, et dans de nombreuses démocraties contemporaines, le personnel politique est à l’image des populations sensées être dirigées ou guidées par lui. Sans remettre en question les qualités intrinsèques de chacun des acteurs engagés dans l’action publique, force est de constater que la faiblesse globale de cette action, qui confine parfois à la médiocrité, pousse les corps électoraux à se tourner vers des candidats jugés, à tort ou à raison, plus dynamiques car prompt à développer des thèses empreintes de démagogie et de populisme rempli de raccourci idéologiques.

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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