Gaza, Martyr et Objet Politique

Alors que les combats dans la bande de Gaza font toujours rage, certains s'interrogent sur la durée d'un conflit qui semble voué à durer. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, sait aussi qu'une longue confrontation reste à son avantage.

Il est fort probable, pour ne pas dire certain, que le conflit engagé entre le Hamas et Israël se prolonge durant toute l’année 2024. Les deux belligérants, respectivement sûrs de leur fait, n’ont, là encore et ce à l’aune des faits actuels, l’intention de reculer. Le Hamas, bien que pris au piège dans la bande de Gaza, n’abandonnera pas son objectif suprême, à savoir la destruction d’Israël, à tout le moins, y participer activement.


Rengaine Présidentielle


Pouvant compter sur les milices chiites du Hezbollah implantées au Liban Sud, le groupe armé sait aussi que sa tactique militaire articulée autour du harcèlement de l’État hébreu, tend à exacerber une opinion israélienne non sans question quant à l’opération menée par Tsahal. Parallèlement, Israël, aussi convaincu de son bien-fondé dans cette opération, n’entend pas, fusse au prix de dizaines de victimes civiles gazaouis, abandonner ses objectif.

Benyamin Netanyahou, qui a personnellement pris ce conflit en charge, sait aussi jouer son avenir politique sur l’issue d’un conflit qui s’appuie sur une rhétorique aussi simple que martiale : La sécurité d’Israël passe par la destruction du Hamas. Deux blocs idéologiques se font donc face désormais. Le bras de fer engagé, aux multiples victimes collatérales, pourrait cependant se régler si Israël acceptait une solution dite à deux Etats.


Trop de Bornes?! On Change le Moteur!


Année Electorale et Négociation

Sauf que Tel-Aviv n’entend en rien céder à cette option, pourtant soutenue par les Etats-Unis et l’Administration Biden, obligés de composer avec les exigences de Benyamin Netanyahou, et ce pour une raison simple : l’année 2024 est une année électorale aux Etats-Unis.

Il convient dès lors pour Joe Biden et Anthony Blinken, son secrétaire d’État aux Affaires étrangères, d’aboutir à une solution avant Novembre. Peu probable devant l’entêtement de Benyamin Netanyahou qui a finalement tout intérêt à encore user du soutien des Etats-Unis, et ce même si Donald Trump devait réoccuper la Maison Blanche à compter de janvier 2025.

Car ce dernier n’hésiterait en rien à soutenir Benyamin Netanyahou dans ses objectifs. Si pour l’Administration Biden, obtenir un cessez-le-feu pour engager une négociation, qui aboutirait à réhabiliter les Accords d’Oslo de 1993 signés entre Yasser Arafat et Itzak Rabbin, est une priorité, elle l’est moins, voire pas du tout, pour Israël ; L’État hébreu ayant, ô combien, compris que le temps jouait pour lui, quelque soit le futur locataire de la Maison Blanche. Entre action militaire disproportionnée et cynisme, Benyamin Netanyahou sait tenir son principal allié par des obligations tout à la fois politiques et historiques.


Netanyahou, l’hubris et Créon


Fin et Stabilité

Est-ce à dire que la guerre de Benyamin Netanyahou sera sans fin, du moins tant que la physionomie de celle-ci ne prendra pas la forme que le Premier ministre israélien attend ? Il appartient à chacun de répondre à la question à l’aune de ses convictions ?

Pourtant, dans l’intervalle, le mutisme assourdissant des pays arabes alentours devrait cependant inquiéter l’Israël. Car si le risque de voir ces derniers intervenir au nom d’un panarabisme, qui n’a jamais réellement réussi à se structurer, reste faible, le potentiel embrasement de la région avec les conséquences directes sur les équilibres géopolitiques et tout particulièrement les conditions d’extraction et de transport du pétrole pourraient à terme irriter des Etats, peu enclins à se voir priver de stabilité sociale, fut-elle acquise par la coercition, et revenus financiers lourds, et les pousser à montrer plus véhéments qu’ils ne le sont actuellement.

Ainsi, la guerre menée par Benyamin Netanyahou, plus qu’une tragédie humaine, prend-t-elle le risque d’enflammer une région entière qui n’aspire pourtant qu’à la paix.


A l’école de la Presse


 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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