Si les Étudiants s’en Mêlent

La mobilisation d'une partie des étudiants de la Sorbonne après ceux de Sciences Politiques Paris reste attentivement scrutée par le Gouvernement qui redoute un embrasement de la situation et une réaction en chaîne tant sociale que communautaire.

Déjà fracturé au regard de multiples raisons, voilà que plusieurs hauts lieux de l'enseignement de l'Hexagone, à commencer par les plus célèbres d'entre elles, la Sorbonne et Sciences Politiques Paris, se déchirent entre étudiants pro-Palestiniens et pro-Israéliens.


L’arme Emploi

Le mouvement, parti des EtatsUnis, avec pour objectif de soutenir les populations palestiniennes Gazouis actuellement sous le feu de l'armée de l'Etat hébreu, pourrait cependant faire tâche d'huile dans un pays particulièrement sensible à la question.

Le Gouvernement qui suit de près l'évolution de la situation, et pour cause, tout embrasement de la contestation d'un côté ou de l'autre, aurait certainement pour conséquence de déraper sur d'autres thématiques tout aussi politiques.

Et à quelques semaines des élections européennes, Gouvernement et exécutif ne souhaitent pas, à tout le moins, voir le monde estudiantin s'embraser, lui qui s'est toujours révélé hautement inflammable et surtout annonciateur, dans ses causes défendues, d'agitations futures concernant des sphères d'activité diverses et variées.


Tensions sans fin au Proche-Orient

Importation du Conflit

Or, même si cette contestation est clairement ciblée et ne donne pas le sentiment de devoir déborder au-delà des cercles étudiants, le risque reste cependant présent puisque le Premier Ministre Gabriel Attal, s'est dit attentif à la question.

Dans un second temps, passée l'opposition entre étudiants propalestiniens et pro-israéliens, ces derniers se révélant par ailleurs peu visibles et peu actifs ceci dit, le Gouvernement veut aussi éviter, outre un mouvement social qu'il aurait peine à juguler, une forme de dérapage global ou localisé teinté d'antisémitisme alors que la France a contribué a contrecarrer la riposte iranienne contre l'Etat hébreu récemment. Une importation du conflit sur le  territoire serait pour le Gouvernement certainement la pire des conséquences du conflit ouvert le 7 octobre dernier.


Du Gaspi à la Sécu

D'où tout l'intérêt que porte le Quai d'Orsay à la possible trêve à venir entre Hamas et Israël. Bien que désormais très ancien puisque remontant au moins à 1948 avec la création de l'État d'Israël par David Ben Gourion, le conflit israélo-palestien actuel aurait presque tendance à escamoter le conflit russo-ukrainien pourtant stratégiquement tout aussi lourd de conséquences. Et les yeux de la planète de se tourner vers les Etats-Unis avec l'espoir que ceux-ci canalisent les ardeurs d'Israël.

Bureau Ovale

Mais déjà embarqué via la récente enveloppe de 95 milliards de dollars attribuée entre autres à Kiev par le Sénat des Etats-Unis, (L'enveloppe comprend également des fonds pour Israël, Taïwan et un ultimatum à TikTok), Washington entend désormais pouvoir se consacrer aux élections de novembre 2024 qui doivent désigner le nouvel occupant du bureau ovale.


Un Duel et des Raisons

Loin de se désintéresser de la situation en Proche-Orient ou en Ukraine, l'Oncle Sam joue pour l'heure sur une forme de temporisation, plaidant tacitement pour une pause dans son intervention globale. Mais sur le terrain, que ce soit à Gaza ou Kharkiv, point de trêve ou de considérations pacifiques, pour l'heure en tous cas. Et c'est bien d'ailleurs ce que redoute le gouvernement français, et avec lui d'autres Etats européens, qui craignent, une lente contamination par les conflits en cours, notamment celui du Proche-Orient des sociétés du Vieux continent.

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

Haute Tease