Se réinventer pour se sauver

L'ouverture de la COP 30 pose encore la question de l'utilisation des énergies fossiles au sein d'un Humanité qui reste encore incapable de générer un autre modèle de fonctionnement détachée du carbone. Explications.

Alors que s'ouvre à Belém, au Brésil, la COP 30, conférence dédiée à l'avenir du climat à l'échelle planétaire, d'aucuns, et à raison, s'interrogent sur l'utilité de cet évènement international, porté au pinacle par certains, entouré de suspicion pour d'autres.


L’eau du Bain

Pour ces derniers, en particulier, les COP apparaissent comme des générateurs de contraintes supplémentaires à l'activité de leur économie. Car c'est là que se pose toute la question de l'utilité des COP. Sont-elles réellement opportunes et efficaces dans une monde encore très largement (trop ?) dépendant des énergies fossiles à commencer par le pétrole. Chine et Etats-Unis, premiers pollueurs de la planète mais aussi premiers moteurs de la croissance mondiale impriment le rythme de l'économie globale par leurs décisions en faveur ou en défaveur de l'environnement.


Un monde de Victimes


Douleur et Rupture

Constat et responsabilité

Certes, l'Empire du Milieu multiplie les opérations pro-environnementales, notamment par le développement de l'éolien marin mais l'essentiel de l'activité chinoise reste fondamentalement articulée autour de l'utilisation du pétrole et du charbon.

Constat identique aux Etats-Unis où le pétrole, érigé comme roi des énergies, ponctuellement renforcé en cela par la volonté de Donald Trump de relancer l'industrie américaine, reste la ressource naturelle pilier d'une économie des plus polluantes. Pourtant, faire reposer sur ces deux nations la seule responsabilité de COP aux portées limitées serait injuste, incomplet et infondé.


Ridicule et Grotesque

L'ensemble de la planète consomme du pétrole et d'autres énergies fossiles car le modèle économique mondial est basé sur ces énergies, abondantes en quantité, souples en utilisation, infinies dans leur développement (pétrochimie, industrie,….). La question qui émerge donc aujourd'hui n'est plus de savoir comment limiter les effets des gaz issus d'énergies fossiles sur le climat global mais de savoir si l'Humanité est prête à changer de modèle de fonctionnement qui remonte aux premières heures de la Révolution industrielle.

Automobile et climat

Et, convenons-en, il sera plus facile d'abandonner le pétrole que de changer le modèle qui en découle. Le fait de posséder une voiture électrique n'exempte pas de responsabilités carbonées car la construction de cette même automobile a engendré l'utilisation de pétrole au service d'une industrie qui emploie des millions de salariés et génère des profits répondant eux-mêmes aux critères dictés par le modèle de fonctionnement.


Assumer et se Taire

Il est donc naturel de s'inquiéter pour le climat, la survie de l'Humanité en dépend, mais il est encore plus urgent de se pencher sur la création d'un nouveau modèle de fonctionnement planétaire. Et de relancer le débat sur la décroissance, clef pour certains d'un nouveau modèle. Pour l'heure, avec près de 8,1 milliards d'habitants, l'Humanité fait face à un défi qui semble même la dépasser : se réinventer pour se sauver.

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d'expérience, il est actuellement professeur d'histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.

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