Duel Fratricide à Paris

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Le duel annoncé entre Cédric Villani et Benjamin Griveaux tous deux candidats à la mairie de Paris et issus de LREM pose un dilemme au Président Macron. Sauf si l'exécutif laisse se déchirer à dessein les deux prétendants.

En cette fin d'été, La République en Marche (LREM) est en émoi ! Preuve en est l'annonce quasi certaine désormais de la candidature (programmée sauf accident le 4 septembre, date symbolique s'il en est puisqu'il s'agit du jour de la proclamation de la IIIèmeRépublique en 1870 par Léon Gambetta) de Cédric Villani, député de Paris, mathématicien reconnu à l'échelle internationale (lauréat de la Médaille Fields) aux élections municipales de mars 2020 et ce face, entre autres, à Benjamin Griveaux, porte-parole du Gouvernement et proche d'Emmanuel Macron.


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Anne Hidalgo, maire sortant de la capitale n'en demandait pas tant car en dépit du fait que Benjamin Griveaux soit malmené dans les sondages (25% des voix) la présence d'un seul candidat LREM aurait malgré tout sérieusement compliqué sa potentielle réélection.

Mais avec deux candidats aux ambitions différentes, le premier magistrat de la capitale voit son horizon s'éclaircir....La division ne pouvant que lui être profitable.

Affaires Courantes et Adoubement

Pour autant, tous l'ont compris, derrière la lutte fratricide qui s'annonce entre CédricVillani et Benjamin Griveaux, plane l'ombre du Président de la République. Celui-ci après avoir brillé lors du G7 à Biarritz en août dernier, se retrouve confronté à la gestion des affaires courantes dans sa propre majorité puisqu'il faudra bien à un moment ou à un autre trancher, adouber celui qui ira au feu.


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L'exercice n'est pas compliqué en soi mais ô combien risqué. Soutenir Benjamin Griveaux (qui attend un geste de la part d'Emmanuel Macron en sa faveur !) mal-aimé des sondages, aux ambitions déclarées et supposées comme au-delà de la Mairie de Paris, c'est accorder sa confiance à un candidat annoncé comme perdant avec les conséquences politiques qui en découlent : discrédit présidentiel, ingérence mal venue, perte d'influence...Certes.

Mais en cas de victoire, l'image présidentielle en ressort ravivée. Soutenir Cédric Villani, (qui n'attend rien de la part de l'exécutif ou si peu !) c'est fracturer une fragile majorité qui se cherche encore une colonne vertébrale idéologique et où cohabitent d'impatients trublions prêts à en découdre dans les urnes, tous mus par un ego parfois démesuré.

Mais si le mathématicien devait alors l'emporter, l'image du président et de la LREM en serait certes à nouveau grandie mais le locataire de l'Elysée n'aurait alors que peu de prise sur le nouvel élu tant ce dernier a-t-il fait valoir son indépendance d'esprit, dénonçant les logiques d'appareil du parti.

Menace et Déchirement

Autre option qui s'offre à Emmanuel Macron, laisser les deux ambitieux se déchirer au risque de voir Anne Hidalgo l'emporter. L'option n'est pas sotte car elle briserait, pour un temps en tous cas, les velléités de l'un ou de l'autre, éludant toute responsabilité présidentielle. Et qui comprend la politique sait qu'une velléité est toujours une menace.


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Exclure CédricVillani des rangs de LREM, comme l'idée peut circuler, n'est pas en outre une hypothèse judicieuse car elle ternirait l'image du mouvement présidentiel en lui conférant un air d'éléphant politique peu ouvert aux changements, donnerait le sentiment de protéger Benjamin Griveaux de manière artificielle pour in fine l'affaiblir plus qu'autre chose car incapable de rassembler sur son seul nom ou projet tout en cachant maladroitement les insuffisances du discours.

Et si à la veille d'une élection, l'incertitude prévaut, une seule chose apparaît comme certaine aujourd'hui, c'est le cauchemar que font vivre Benjamin Griveaux et Cédric Villani au Président de la République.

C'est la rentrée

 

 

Bio: Olivier Longhi possède une vaste expérience en histoire européenne. Journaliste chevronné avec quinze ans d’expérience, il est actuellement professeur d’histoire et de géographie à la région de Toulouse en France. Il a occupé divers postes dans le domaine de l'édition, notamment ceux de chef d'agence et de chef de l'édition. Journaliste, blogueur reconnu, éditorialiste et chef de projet éditorial, il a formé et dirigé des équipes éditoriales, a travaillé comme journaliste pour différentes stations de radio locales, consultant en presse et en édition et consultant en communication.